Plus de 1100 salariés se sont rassemblés à la cantine ce vendredi à 15h30 pour cette AG.
Après avoir écouté les interventions des 5 syndicats, les très nombreux salariés présents ont massivement voté un débrayage et une manifestation devant le siège d’Airbus Group ce jeudi à Blagnac pour exprimer leur fort mécontentement devant le plan de suppression de postes ( 396 ) à Toulouse et dans les autres sites.
Les responsables des syndicats ont ensuite répondu aux nombreux médias présents à cette AG.
voici le texte complet de l’intervention de la CGT ci dessous :
« J’ai trois minutes pour vous dire, au nom des syndiqués CGT, pourquoi il est primordial que tous les salariés s’engagent massivement dans les actions de grève et de manifestation qui vous seront proposées par les 5 syndicats. Je m’en tiendrai à quatre raisons majeures.
- Premièrement, nous devons exprimer notre colère et notre indignation. Il faut exiger le retrait pur et simple de ce plan social aberrant et injustifié. Du travail, il y en a. L’entreprise, grâce à nos efforts, gagne des affaires, elle dégage des bénéfices substantiels. Et ce n’est pas les informations fournies cette semaine, qui se résument à des tableaux parfois incohérents entre eux, qui justifient quoi que ce soit.
- Deuxièmement, ce plan social est dangereux. Déjà, des sous-traitants subissent des licenciements secs. Et ici, sur notre site, faire autant de travail avec moins de personnel ne pourra conduire qu’à une baisse de la qualité de nos produits ou à une accentuation de la souffrance au travail. Est-on prêt à accepter des burnouts pour augmenter les dividendes des actionnaires ? Est-on prêt à systématiser le travail gratuit le soir et le week-end ?
- Troisièmement, notre action s’inscrit dans la défense farouche de notre filière industrielle, filière industrielle construite par la volonté politique à grand renfort de fonds publics. Ne laissons pas les banquiers, les spéculateurs et autre Mitall qui siègent au conseil d’administration du groupe piller les richesses que nous produisons. Non, messieurs Enders, Mitall, Trichet notre première motivation n’est pas de créer de la valeur pour les actionnaires. Oui, nous voulons développer dans de bonnes conditions sociales des satellites, des lanceurs, des services utiles à nos clients qu’ils soient publics ou privés.
- Quatrièmement, notre nombre, c’est notre force. En étant nombreux en grève et en manifestation on porte le débat sur la place publique. Et ça, ça les gêne. Face à l’opinion publique, la direction et les pouvoirs publics sont obligés de faire face et de répondre. Déjà, notre mobilisation du 20 décembre a eu des répercussions. Les élus locaux sont sensibles à nos arguments. Ils nous écoutent. Mais au niveau supérieur, les engagements tardent. Le conseiller de François Hollande, qui nous a reçu le 9 janvier, a pris bonne note de la proposition de la CGT d’une table ronde Etat / Direction / Syndicats pour traiter de l’avenir de l’entreprise, du groupe et de la filière. Mais à ce jour, pas de nouvelle. Oui, il faut les secouer un peu pour les réveiller. Il est inadmissible, au moment où tout le monde se gargarise de pacte de responsabilité avec à la clé de nouveaux cadeaux au patronat qu’un groupe stratégique et richissime comme Airbus Group, qu’une entreprise comme Astrium qui ne connait pas la crise détruisent des emplois industriels.
En conclusion, la seule logique de ce plan est de réaliser des économies sur le dos des salariés pour garnir la poche des actionnaires. Alors, ne laissons pas mettre en danger notre industrie, ne laissons pas détériorer nos conditions de travail, ne laissons pas supprimer nos emplois et ceux des collègues sous-traitants et intérimaires, ne cédons pas à l’odieux chantage d’accepter modération salariale ou de l’augmentation du temps de travail pour éviter des licenciements injustifiés.
Soyons nombreux dans l’action. Notre nombre et notre unité, c’est notre force. »