Le CCE a vu les experts Cadeco et Secafi présenter leurs rapports qui mettent en avant les risques industriels que le PSE fait courir à l’entreprise.
Tous les élus du CCE ont demandé le report de la phase de concertation en s’appuyant sur les rapports critiques des experts ( rapports cadeco et secafi) et l’absence d’informations précises sur la charge de travail et les synergies et en mettant en évidence les risques psycho-sociaux ( rapport technologia ) que ce plan faisait courir aux salariés.
La commission d’interprétation de l’accord de méthode est saisie.
La CGT est le seul syndicat à ne pas avoir signé cet accord de méthode qui a montré tout au long de la procédure, tous ces défauts majeurs, en permettant à la direction de ne pas proposer des documents matures aux élus durant la période de pseudo concertation.
voici la déclaration de la CGT à ce CCE
« Cette réunion plénière du CCE clôt la phase de soi-disant concertation prévue par l’accord de méthode, que n’a pas signé la CGT.
La CGT refuse en bloc le Plan de Suppression d’Emplois présenté par la direction pour quatre grandes raisons :
Raison Economique : La direction fait état d’une baisse de charge pour justifier sa volonté de casser l’emploi au sein d’Astrium France. Or, ses hypothèses de plan de charge élaborées en juin 2013 sont désormais obsolètes. Astrium a engrangé depuis, de nombreuses commandes (comme par exemple Metop SG, un lot Ariane 5…). Les faits contredisent donc complètement le discours de la direction sur le risque de réduction de la charge de travail.
La direction invoque également des synergies qui résulteraient d’une fusion avec Cassidian sans pour autant les détailler.
Aussi, La documentation de la direction présente de manière détaillée par site et par fonction les suppressions de poste qu’elle compte opérer. Mais où se trouve le réel plan de charge de chaque site ?
Jamais la direction n’a fourni une analyse détaillée du plan de charge, que ce soit par site ou par fonction ECM. Cela permettrait pourtant aux élus de vérifier la pertinence des suppressions d’emplois.
Cette documentation est donc biaisée, incomplète et non pertinente.
La CGT rappelle que la cour d’appel a jugé indispensable de fournir (entre autres) une analyse chiffrée de la charge de travail par établissement préalablement à toute réorganisation. (Cour d’Appel de Paris, 13 décembre 2012)
Par ailleurs, la direction envisage de négocier un accord d’amélioration de la productivité dont la conséquence pourrait être d’augmenter le temps de travail. Ceci est en complète contradiction avec l’esprit de la loi qui prévoit au contraire une réduction du temps de travail pour éviter des suppressions de postes
Raison Industrielle : Alors que les commandes s’accumulent, que le carnet de commande (qui représente le travail à réaliser dans le futur) remonte, la direction persiste dans une volonté funeste de réduire l’emploi.
Les experts désignés par le CCE ( Cadeco, Secafi, Technologia…) ont mis en évidence les risques industriels que ce plan fait courir à l’entreprise.
Comment la société, celle-ci pourra-t-elle tenir ses engagements, en termes de planning ou de qualité des produits ?
Raison psycho-sociale :
Le rapport élaboré par les experts de l’Instance de Coordination de CHSCT le montre clairement : déjà aujourd’hui : les salariés sont soumis à une importante surcharge de travail et une pression temporelle forte. Le risque psycho social est actuellement en forte augmentation : les cas de burn-out sont de plus en plus élevés. La direction n’a pas mis en place les outils permettant de contrôler la charge de travail des salariés, alors que la loi et la jurisprudence l’y obligent. Les suppressions de poste envisagés et le départ des sous-traitants & intérimaires, obligeront les salariés Astrium à récupérer la charge de travail de leurs collègues et les isolerons encore davantage dans leur travail.
De plus, Les salariés se sont vu imposé ce plan sans concertation ce qui a amplifié l’incompréhension et le mal-être. Les managers sont également en incapacité de faire un travail d’écoute et de soutien des salariés.
Un tel contexte de forte charge de travail, et un chantage à l’emploi imposé par la direction, posent le risque d’une explosion du risque psycho social.
La CGT rappelle à ce sujet que l’employeur est responsable de la sécurité et de la santé au travail des salariés et a surtout une obligation de résultat.
Raison Sociale : Ce Plan de Suppression d’Emploi est socialement scandaleux. Le chiffre d’affaires d’Astrium est majoritairement composé de commandes publiques. Aussi, Astrium, via les multiples dispositifs (C.I.C.E., crédit impôt recherche, etc…) reçoit des aides publiques considérables.
Alors que le pays souffre d’un chômage de masse, Astrium et Airbus Group, suppriment plus de 1 000 emplois en France et près de 6 000 en Europe.
Les résultats sont pourtant exceptionnels, mais le seul postulat posé est la hausse du taux de profitabilité qui doit atteindre le montant de 10%.
Astrium va donc utiliser des aides publiques, payées par le contribuable, pour enrichir des actionnaires privés déjà généreusement pourvus. Pour cela, la direction est prête à mettre en danger des bassins d’emplois entiers, car pour les sous-traitants renvoyés dans leurs foyers, les licenciements secs sont déjà effectifs.
Curieuse notion de la responsabilité sociale de l’entreprise !
Pour toutes ces raisons, la CGT refuse en bloc ce Plan de Suppression d’Emplois, et mettra toutes ses forces au service des salariés pour en exiger son retrait pur et simple. »