Le véritable ADN d’EADS

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Le 14 novembre, EADS a communiqué ses résultats financiers : pour les 9 premiers mois de 2013, le chiffre d’affaire a progressé de 7%, l’EBIT augmente et le taux de rentabilité est en hausse à 5,8%. Les perspectives du groupe sont excellentes avec une augmentation des prises de commandes et du carnet de commandes. Au niveau des divisions, les résultats sont partout en amélioration.

Pourtant, lors du comité européen du groupe EADS tenu le 12 novembre, la direction du groupe a maintenu son projet de restructuration du groupe et annoncé des suppressions d’emploi. Le plan sera détaillé lors du prochain comité européen qui se tiendra le 9 décembre.

Cette incohérence flagrante s’explique par le virage « tout financier » que la direction du groupe veut engager. Elle est la conséquence du pacte d’actionnaire d’EADS, décidé début 2013, qui a considérablement affaiblit le rôle des états actionnaires. Le capital flottant (en bourse) est passé de moins de 50% à plus de 70%. Ce sont les spéculateurs qui prennent la main sur la destinée du groupe. Ils exigent une bonne tenue du titre en bourse et le versement en hausse de dividendes. La stratégie 2.0 est mise en place pour répondre à ces diktats. Le développement de l’industrie passe au second plan et la rentabilité financière devient la priorité absolue.

Pour y parvenir, M. Enders a préparé le terrain par une campagne médiatique offensive avec le chantage à l’emploi.

En France, la direction du groupe prépare les dispositifs pour faciliter les plans sociaux. Elle a réussi à imposer à tous les syndicats, excepté la CGT, un accord de méthode qui limite les capacités de résistances pour les représentants du personnel lors des plans de suppressions d’emploi.

D’ores et déjà, nous pouvons constater les premières décisions inacceptables. Le plan de suppressions d’emploi à Spot Image est une hérésie. Alors que cette entreprise, en investissant lourdement, redevient compétitive sur le secteur de l’imagerie satellitaire, la direction la fragilise en supprimant des emplois qui manqueront pour accompagner son redéploiement.

Le plan de cession de Test & Services est également une aberration au regard de la compétence et du positionnement de cette filiale dans le créneau des bancs de test aéronautique et de défense. La CGT revendique l’abandon immédiat de ces deux projets.

M. Enders,

Le véritable ADN d’EADS :

Ses 140 000 salariés

COORDINATION FTM-CGT GROUPE EADS

263 rue de Paris – Case 433 – Montreuil – 93514 cedex

:01 48 18 21 42

 : 01 48 59 80 66

: 06 89 95 46 80

@: coordinateur.cgt@eads.net

Grace aux efforts des salariés, parfois dans des conditions difficiles, le groupe EADS se porte très bien. Les résultats financiers sont bons, les carnets de commandes sont conséquents, la trésorerie, même amputée des cadeaux fait à Lagardère et Daimler, reste importante. Ces résultats sont le fruit de toute la chaine industrielle comprenant bien entendu la sous-traitance.

Vouloir atteindre un taux de profitabilité de 10%, comme le martèle M. Enders, est une pure folie. Et d’abord pourquoi faudrait-il atteindre un tel objectif ? Serait-ce pour investir fortement, serait-ce pour développer l’emploi, augmenter les salaires, améliorer les conditions de travail ? Non, c’est tout le contraire. La direction veut faire pression sur les emplois et les salaires, intensifier encore un peu plus le travail pour rémunérer encore davantage les actionnaires. Pour la CGT, c’est purement inacceptable.

La CGT prend le parti du développement d’une industrie aéronautique, spatiale et de défense en France et en Europe qui répondent aux besoins des populations. Cela passe par :

– un accroissement de la R&D pour des projets innovants prenant en compte les défis sociaux et environnementaux actuels.

– une meilleure maitrise des processus de fabrication pour tenir les engagements sans que cela se fasse au détriment des conditions de travail dans les entreprises du groupe ou dans la chaine de sous-traitance.

– un développement de l’emploi et de la formation pour permettre aux salariés de progresser dans leurs domaines professionnels.

– la remise en question des organisations de travail et des modes de management actuels qui isolent les individus et cassent les collectifs de travail.

Nous soutenons que le développement industriel s’accomplit par la valorisation du travail salarié et la réponse aux besoins sociaux. A l’opposé, les exigences des marchés financiers sont devenues mortifères pour l’industrie et l’économie.

Le véritable ADN d’EADS ce sont les 140 000 salariés et non des chiffres, des pourcentages, des EBIT. Les chiffres en question ne sont que le fruit du travail et des richesses créées par les salariés dans EADS ainsi que de tout le réseau d’approvisionnements.

Oui, nous sommes l’ADN d’EADS

Nous ne voulons pas devenir des O.G.M1 de la stratégie 2.0

1Organisme Génétiquement Modifié

« Le travail est une richesse,

le capital est un coût »

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